Une histoire vraie autour d’une papote à cerveau ouvert, où on entrouvre une porte hallucinante, celle des neurosciences. Où on aperçoit le superpouvoir anxiolytique du chant. Où cette question grosse comme une maison s’impose : Pétard c’est quoi le langage ?
Une création sonore de Rozenn Quéré réalisée par Leslie Doumerx Mise en ondes : Benoît Pelé
Avec les voix de Rim Janko Ben, Ahmad, Anne-Cécile, Julos, Léa, Leslie, Marion, Yvon et de Maëlle Parvais, Nathalie Guerry, Nico l’infirmier, Dr Broux, Voordecker
Les chants sont interprétés par Anne-Cécile Massoni, Marion Bouvier et Rozenn Quéré, à part la chanson par la chorale du BRASS. Musiques : Anne-Cécile Massoni et Benoît Pelé
Merci aux studios de Radio Campus Bruxelles ! Et à toutes les personnes mentionnées dans le générique interminable :-)
Pour ne plus taire est un cycle de trois pièces sonores composé par Aude Rabillon entre 2019 et 2023, suite au mouvement #Metoo. Elle creuse à faire surgir les silences et les non dits autour des injonctions sexistes et des violences sexuelles et patriarcales que l’on incorpore. S’en faire chambre d’échos, en amplifiant les paroles non entendues et enfouies. Retourner le geste : faire de ce que nous subissons une force pour avancer, une puissance pour agir. Pour ne plus taire.
A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’encontre des femmes et minorités de genre, nous avons choisi de diffuser 2 des 3 pièces de ce cyle. Nous vous invitons à découvrir la troisième et les autres travaux de Aude Rabillon par ici : Site / Soundcloud / bandcamp
Crédit : Nicolas-Toussaint Charlet
Pour ne plus taire les jours où Parole à voix nue et ses résonances, 24min53 – pièce composée pour le disque « Terre de feu », revue Jef Klak, 2021 Première pièce du cycle Pour ne plus taire
L. s’est emparée du dispositif d’écoute et d’enregistrement que lui a tendu Aude Rabillon pour penser, énoncer, l’inceste qu’elle a subi. Elle perce les couches de silences et fait entendre la violence qui se propage en elle, et qui nous est impartie.
je te raconte / le jour où pour ne plus taire / les jours où pour tenir haut la tête / enfin
j’enregistre les traces / dans tes silences de nos silences / qui restent dans nos corps / de femmes
pour ne plus taire / les jours où
C’est. Et tu n’entends pas comme c’est 21min28, 2021
Cette seconde pièce du cycle « Pour ne plus taire » est une mise en résonance directe de la première. Elle se fait chambre d’échos. Chambre d’échos de la prise de parole de L., énonçant l’inceste qu’elle a subi, mais aussi de toutes celles qui disent les violences sexuelles et sexistes subies. Les écouter engendrent un puissant mouvement introspectif et une force agissante pour reprendre pouvoir : faire entendre les strates de silences accumulées depuis des décennies, les creuser jusqu’à ce qu’elles percent pour laisser jaillir nos colères enfouies.
Je marche sur des sentiers battus C’est plein. Plein de vide et de mots non dits. C’est là. Et tu n’entends pas comme c’est.
In this audio-essay, Katharina Smets illustrates her journey from an autobiographical narrator to an invisible director and back again. She is looking for an open and transformative dialogue between the ‘I’ of the maker and the ‘You’ of the interviewee, between the final work and the listener.
The essay is based on Katharina’s PhD research to the attitude of the audio documentary maker.
A piece by Dr. Katharina Smets Music: Inne Eysermans Voices: Writer, John Biewen, Jonathan Goldstein, Kaitlin Prest, Rikke Houd, Barbara Wazgird, Jerome Lemenu. Illustration: Randall Casaer
Curation: Carine Demange for Radio Campus Bruxelles
Le podcast sera disponible la semaine prochaine sur Radia.fm
En écho au Pink Screens Festival qui bat son plein, nous accueillons un documentaire radiophonique produit et réalisé par 3 réalisatrices françaises : Cécile C. Simon, Anaïs Carayon et Anais Dupuis. Nous y ferons la rencontre de représentantes d’une communauté lesbienne installée sur l’île de Lesbos. Une création en anglais, avec la musique de Lucie Antunes et une équipe artistique entièrement féminine.
Synopsis
This audio documentary immerses us in the lesbian community of Skala Eressos, a remote village situated on the island of Lesbos in Greece. Created in the 70s by a handful of women fueled with a desire of freedom and a compelling need to escape their homophobic countries, the community have welcomed more and more women from all over the world, reaching its peak in the 90s, before slowly declining in the late 2000s. Nowadays, the community is mainly formed by older lesbians. But they are not your typical 50 or 60 year old women. They party, they have sex, they have strong opinions and they speak their minds. What they say about their lives and their journeys is not only a precious testimony of a vanishing community that once changed so many women’s lives, but also a bridge to better understand lesbian culture.
A podcast written and produced by : Cecile Simon, Anais Dupuis and Anais Carayon Interviews by Anais Carayon Editing by Cecile Simon, Anais Dupuis and Soukaina Qabbal Sound designed by Fanny Martin Music by Lucie Antunes Mastering by Jeanne Delplancq.
Au sujet des autrices : Those three met in a lesbian bar 14 years ago. Anais D. became a publisher in a press group, Cecile is a photographer & director and Anais C. runs a magazine.
Cecile C. Simon Cecile C. Simon is a photographer and a director based in Paris. Her work has been exhibited and published in various books and magazines. She’s been running a creative studio with Céline Barrère for 10 years now. They commit to a large scope of commissioned work : portraits, music videos, editorials, fashion films and advertisement.
Anais Carayon After doing a thesis on the history of the new york city subway, Anaïs Carayon started her career as a journalist in a Parisian hip hop magazine. A few years later, she founded her own magazine, Brain, a mix of American magazines like Vice, The Fader, Dazed & Confuzed or even MAD. She also wrote several books (La Chose revue pop-porn, Lolchats, Nos commerçants ont du talent), produced close to 10 podcasts and more than a hundred episodes, and organized many events in Paris. Her dog is called Jean Claude.
Anais Dupuis Anais Dupuis loves telling stories on both a social and a professionnal level. She started her carreer in the movie industry in France and Germany where she had the opportunity to work on fictions and documentaries. She also has been selected at the Berlin Festival Talent Campus, and was a receipient of the Nipkow Programm grant. She later worked as a publisher for print and digital publications and supervised the audio studio of a press group in France.
Ce documentaire sonore offre un regard sensible sur une approche encore peu connue en France et dans les pays francophones. L’auteure, Caroline Fontana, nous invite au cœur de l’expérience de la Méthode Rosen. Fidèle à la nature de ce travail, le documentaire adopte une ambiance intime.
Prises de son : février-août 2019
Réalisation et montage : Caroline Fontana
Mixage : Bernard Fort
Production : La bande sonore. l’APPMRF à travers les donateurs du Crownfunding.
Avec : Sophia Segal, Thierry François, Irma Benarosh, Nadia Froidevaux, la voix de Marion Rosen traduite par Anne Marie Paris, Françoise Biolley, Hurthey Baker, les élèves internes de l’atelier de Paris, les élèves de l’atelier de Bienne, les élèves musiciens du CAEM de Dieulefit, les élèves de l’atelier de Mouvement de Crest.
La musique interprétée en atelier est de Benoit Black et Didier Alix.
« Le toucher, comme une épée, va droit au cœur de l’armure » disait Marion Rosen, née en 1914 à Nuremberg, élève dans les années 30 à Munich de Lucie Heyer, thérapeute corporelle proche de Jung. Elle s’est formée à la kinésithérapie en suède avant de s’exiler en Californie. Elle a alors 24 ans et développe tout au long de sa vie une méthode thérapeutique fondée sur l’écoute du corps qui propose un accès à l’inconscient par le toucher.
« Dans le Rosen, on touche les gens ». Le praticien Rosen pose ses mains sur le corps du patient au repos. Les mains offrent une présence, elles sont presque immobiles, elles écoutent, longuement, ce que le corps retient, les zones de tension, la qualité de la respiration, inspir, expir, comme les indicateurs du mouvement de la vie. Le praticien rencontre le patient là où le corps est retenu, ses mains s’attardent sur les barrières, les zones fermées, il devient un allié pour faire face aux blessures, aux blocages associés à des situations passées, quelquefois oubliées. La pratique conduit celui qui reçoit à cheminer à travers une écoute intérieure, vers lui-même.
C’est la simplicité de cette pratique qui m’a tout de suite interpellée. L’évidence et en même temps la puissance d’un simple contact corporel, un toucher empreint d’empathie qui offre à l’autre une présence. Le Rosen fait partie de ces pratiques difficiles à traduire à l’attention de ceux qui n’en ont pas fait l’expérience, qui ne l’ont pas éprouvée dans leur propre corps. Mon objectif était de l’approcher avec les outils du récit sonore qui me semblaient particulièrement appropriés : à travers les voix des praticiens, et les mots murmurés dans l’intimité de cette pratique, pour en restituer une atmosphère. Je me suis donc appuyée sur les témoignages de praticiens et d’enseignants, qui tous ont eu un long parcours personnel dans le Rosen, pour pouvoir le transmettre à leur tour, et aussi sur des enregistrements de séances de travail corporel, de temps d’enseignement, et d’ateliers de mouvement corporel.
Ce travail répondait à une attente de praticiens Rosen de bénéficier de regards et d’outils pour communiquer sur leur travail de façon sensible. C’est grâce à leur soutien que ce travail a été possible. Caroline Fontana
A propos de Caroline Fontana
Formée à l’ethnologie et à l’anthropologie visuelle, je me suis intéressée très tôt dans mes études aux techniques du corps, sur le terrain des fêtes rave, puis sur celui de la Hadra soufie.
J’ai ensuite travaillé sur l’ethnographie des usages de psychotropes, pour différents organismes de recherche et de réduction des risques. A partir de 2003, mon travail est devenu plus hybride. J’ai mis les outils de l’ethnologie au service de projets artistiques et culturels, en collaboration avec l’association Khiasma. J’ai travaillé sur le récit de vie et en particulier sur une collection d’ouvrages : la collection Limitrophe, ouvrages illustrés sur les frontières et les migrations contemporaines, dont chacun s’appuie sur une histoire vécue. En 2004, un stage de formation avec Kaye Mortley m’a permis de m’initier à l’écriture sonore et, Depuis 2010 je vis dans la Drôme et je réalise des documentaires sonores, pour la radio ou encore pour la valorisation et la diffusion d’enquêtes ethnographiques, et des objets multimédias. Vivant dans une région très préservée du point de vue de ses espaces naturels, j’ai beaucoup travaillé sur la relation des hommes au sauvage et sur les mutations de l’agriculture sur les territoires de moyenne montagne. Depuis quelques années, je suis revenue sur la question du corps à travers différents projets sur les pratiques de danses de bal qui sont ici très vivantes.
J’ai participé en 2012 à la création de l’association La bande sonore, à Die, dont l’objectif est de promouvoir la création sonore sous toutes ses formes, dans les domaines des sciences humaines, de la création radiophonique, du cinéma, de la photographie ou encore du spectacle vivant.
In the spring of 2018, the temporary lesbian barMothers & Daughters opened in Brussels. This opening brought together a community in deficit. In deficit of place, of celebration and of collective rituals. In the wake of this event whose near disappearance made its presence all more precious, Severine Irène V. Janssen X BNA-BBOT recorded testimonies, conversations and sounds. These recordings took place in the bar and outside the bar and resulted in this radiophonic piece.
BNA-BBOTisa Brussels-based organisation dedicated to the past, present and future sound memory of Brussels. Since 2000, BNA-BBOT generates a history and memory of the city through the stories and memories of its inhabitants. We’ve compiled closed to 20.000 items of sound data – witness accounts, snippets of conversations, monologues, songs, soundscapes and raw sounds – that form the history of the city. A kind of documentative experience over a very long course, which is not only intended to capture the voices and sounds that pass, but to also create multiple forms that can be heard and returned to the city. All this, in order to have the city actively rework its living memory, and the memory – both present and future – constantly reworked by the city.
Séverine Irène V. Janssen lives and works in Brussels. She studied philosophy but her passion for the way in which history is conceived, written, commented and transmitted, as well as her interest in memory as a political and aesthetic subject led her to take on coordination for BNA-BBOT in 2009.