Premier volet d’un reportage réalisé par Marie-Flore Pirmez avec le soutien du Fonds pour le journalisme en Fédération Wallonie-Bruxelles. La décriminalisation du travail du sexe, en mars 2022, et puis les droits accordés aux travailleurs et travailleuses du sexe en mai dernier – chaque fois par le biais d’une loi votée au parlement fédéral – ont-ils réellement changé les choses pour les personnes concernées ? Illustration : Charlotte Costes Leulier.
Épisode 1 : En mars 2022, la Belgique adoptait une réforme majeure de son code pénal sexuel. Réforme qui contenait notamment dans son texte la décriminalisation de la prostitution. Après la Nouvelle-Zélande et trois états australiens, la Belgique est donc le deuxième pays au monde à décriminaliser l’activité. En mai 2024, une nouvelle loi de contrat de travail pour les travailleurs et travailleuses du sexe (TDS) était également adoptée par le Parlement fédéral. Sur papier, ces changements législatifs promettent davantage de droits sociaux pour les TDS, mais sur le terrain, les changements sont encore peu sensibles.
Pour ne plus taire est un cycle de trois pièces sonores composé par Aude Rabillon entre 2019 et 2023, suite au mouvement #Metoo. Elle creuse à faire surgir les silences et les non dits autour des injonctions sexistes et des violences sexuelles et patriarcales que l’on incorpore. S’en faire chambre d’échos, en amplifiant les paroles non entendues et enfouies. Retourner le geste : faire de ce que nous subissons une force pour avancer, une puissance pour agir. Pour ne plus taire.
A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’encontre des femmes et minorités de genre, nous avons choisi de diffuser 2 des 3 pièces de ce cyle. Nous vous invitons à découvrir la troisième et les autres travaux de Aude Rabillon par ici : Site / Soundcloud / bandcamp
Pour ne plus taire les jours où Parole à voix nue et ses résonances, 24min53 – pièce composée pour le disque « Terre de feu », revue Jef Klak, 2021 Première pièce du cycle Pour ne plus taire
L. s’est emparée du dispositif d’écoute et d’enregistrement que lui a tendu Aude Rabillon pour penser, énoncer, l’inceste qu’elle a subi. Elle perce les couches de silences et fait entendre la violence qui se propage en elle, et qui nous est impartie.
je te raconte / le jour où pour ne plus taire / les jours où pour tenir haut la tête / enfin
j’enregistre les traces / dans tes silences de nos silences / qui restent dans nos corps / de femmes
pour ne plus taire / les jours où
C’est. Et tu n’entends pas comme c’est 21min28, 2021
Cette seconde pièce du cycle « Pour ne plus taire » est une mise en résonance directe de la première. Elle se fait chambre d’échos. Chambre d’échos de la prise de parole de L., énonçant l’inceste qu’elle a subi, mais aussi de toutes celles qui disent les violences sexuelles et sexistes subies. Les écouter engendrent un puissant mouvement introspectif et une force agissante pour reprendre pouvoir : faire entendre les strates de silences accumulées depuis des décennies, les creuser jusqu’à ce qu’elles percent pour laisser jaillir nos colères enfouies.
Je marche sur des sentiers battus C’est plein. Plein de vide et de mots non dits. C’est là. Et tu n’entends pas comme c’est.
Les gros bras de Polka est une fiction radiophonique douce et délurée pour les enfants à partir de 5 ans. Adaptée d’un livre d’Émilie Gleason, c’est une invitation à poser un regard valorisant sur nos attributs tordus, à tirer le meilleur de ce qui a l’air d’être une erreur. C’est une aventure sonore foutraque et jubilatoire qui joue avec les mots, leurs sens et leurs sons.
Le récit suit l’histoire de Polka, une petite fille dotée d’une force surhumaine. Avec ses bras énormes, elle est balèze comme un rhinocéros. À l’école, on se moque d’elle, chaque récréation finit en querelle. La directrice de l’école ne veut plus d’elle, et Doudou, la personne préférée de Polka, n’accepte pas ses bouquets de fleurs un peu trop écrabouillés. Polka est triste, frustrée, en colère, découragée… Mais voilà que la Télébison annonce que des castors sont en danger de mort. Une rivière menace de submerger leur village et de les faire disparaitre. Polka a trouvé une mission ! Elle enfourche son vélo- ciraptor et se met en route. En chemin, elle rencontre d’autres personnages pas tout à fait dans la norme : une vieille Josiane incroyable, et une vipère inoffensive qui se donne des airs de boa. Avec ses nouvelles amies, Polka réussit à maitriser la puissance de la rivière grâce à ses gros bras qui deviennent de doux remparts apaisants. Elle sauve le village des castors et surtout, elle apprend à s’accepter.
« Les gros bras de Polka », fiction radiophonique de Jennifer Cousin, d’après le livre d’Émilie Gleason production VOA, 19′, 2024. Une production de Marie Betbèze au sein du collectif VOA Réalisé avec le soutien du Fond d’Aide à la Création Radiophonique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de l’Atelier de Création Sonore Radiophonique, et du Théâtre National Wallonie-Bruxelles. Prises de son : Christophe Flémal et Jennifer Cousin Bruitage : Zoé Suliko Montage : Pierre-Nicolas Blandin Mixage : Roxane Brunet Musique : Jérôme Cousin Avec les voix de Babette Verbeek, Camille Villote, Consolate, Daniela Bisconti, Eline Schumacher, Elizabeth Teirlynck, Haby Kassé, Ilyas Mettioui, Lisa Sallustio, Lucas Meister, Lucile Gautier, Michiel De Maeseneer, les enfants de l’Echappée, ainsi que Jennifer Cousin, Felicitas Jander et Kim Wolgast.
La Distance.Dans ce travail, l’auteur, qui habite le Devon (Angleterre), nous parle de la distance qui le sépare de son fils qui grandit sur le continent. Il nous parle de la culpabilité à faire sa vie sur l’autre rive. Et entre les deux rives, la mer, à la fois obstacle physique et point de contact avec l’autre, mais aussi élément enveloppant et réconfortant lorsque la traversée n’est pas à l’ordre du jour. Entre-temps, des amis réfléchissent avec lui aux sens du mot distance (géographique, sensorielle, affective, cognitive, métaphysique, etc.). Enfin, vient le moment du retour sur le continent, ce long voyage que l’auteur fait seul, guidé par les rires des retrouvailles.
Une création sonore de Nicolas Dumay sur les conseils de Claire Gatineau, avec les voix de Chloé Thibault, Daniel Modave, Cassiel Aristei-Dumay, et Andrew Norris (Exeter/Bruxelles, Juin 2024).
Je voulais juste que l’on me touche est un travail sur l’écoute, le sexe et la violence. C’est un documentaire radiophonique portant la parole de 8 femmes et personnes non-binaires, de 22 à 82 ans, d’origines socio-culturelles variées, toustes résidant en Belgique. On les entend retracer la façon dont le désir et la sexualité se sont construits au cours de leur vie, chacun.e avec des enjeux spécifiques, et comme cette construction a impacté leur capacité à être au fait de leurs sensations, et à être en mesure de dire non. Ou pas. Et comme leurs non ont été entendus, ou pas.
Durée : 52 minutes Avec les témoignages d’Anna, Fifi, Jackie, Véronique et de personnes préférant rester anonymes Chanteuses Leala Ekerold et Sandra Nazé Crieuses Aline, Emilienne, Laurence, Tamara, Teresa et Salomé Montage Isa Stragliati et Jennifer Cousin Sound-Design Isa Stragliati Prises de son Jennifer Cousin Prises de son Additionnelles Bastien Hidalgo Ruiz et Christophe Flémal Mixage Irvic D’Olivier Accompagnements dramaturgiques Thymios Fountas et Céline Bernard
Une production du collectif Voa, avec le soutien du Fonds d’Aide à la Création Radiophonique de la Fédération Wallonie Bruxelles, de l’Atelier de Création sonore Radiophonique et des épargnants de Triodos. Merci au Théâtre National Wallonie Bruxelles, à l’équipe de l’ACSR, à Marie, et à toutes les personnes ayant contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail. Merci spécial à Estelle.
Pendant 2 ans, la réalisatrice a arpenté la vallée de la Vesdre (Province de Liège, Belgique) pour aller à la rencontre des sinistrés de l’inondation de l’été 2021. Il y est question de la catastrophe et de la reconstruction en cours, de déceptions mais aussi de solidarité. Parfois, au détour d’un récit, l’histoire industrielle de la vallée refait surface. Longeant le torrent, Verviers a été la première ville industrialisée sur le continent. Aujourd’hui les traces du passé industriel se mêlent aux marques de la catastrophe récente. Ce documentaire radio chemine parmi ces héritages complexes.
Synopsis
« Sur les rives de la Vesdre, des habitants reconstruisent leurs maisons dévastées par l’inondation de l’été 2021. Leurs témoignages résonnent encore du fracas des flots qui ont emporté des maisons, des déceptions mais aussi de la chaleur de l’aide reçue. Parfois, dans les sédiments remués et dispersés par le torrent, ou au détour d’un récit, l’histoire industrielle de la vallée refait surface et se mêle aux marques de la catastrophe récente. Après le Bruit cherche un chemin parmi les héritages complexes de la vallée. «
Crédits Réalisation : Chedia Le Roij / Accompagnement à la réalisation : Paola Stévenne / Prise de son: Chedia Le Roij /Prise de son additionnelle : Cyril Mossé /Mise en onde et mixage : Roxane Brunet /Illustration: Alix Hubermont
Avec les récits de Madeleine et Rufino de La Brouck, Jose de Nessonvaux, Gérarda et Alain de Fraipont, Carlo, Freddy, Lise, Florent.
Merci à Marc Monaco pour m’avoir fait connaître la vallée et son histoire. Merci aussi à La Griffe, les Isles, Matthias Förster, Clara Alloing, Sarah Fautré, Guillermo Kozlowski, Antonin Simon, l’équipe de Graphoui, ZIN TV et l’AJC.
Une production de Par Chemins et Ruines/ Co-produit par l’atelier Graphoui/ soutenu par Gulliver et le Fond d’Aide à la Création Radiophonique de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Émission radio dans l’institution « Le Code » à Anderlecht à Bruxelles, un centre de jour en psychiatrie animé par Lou Colpé, Léna Burger et Latiffa Mrabtifi.