home Contactez nous rss feed Accès Membres
La radio de la communauté de l'Université Libre de Bruxelles

Histoire de Savoir / Sciences exactes du mardi 8 mai à 18h15

…en rediffusion ce mercredi 9 mai à 09h00

€  LA RÉVOLUTION DU PLAISIR FÉMININ

€ avec: Élisa BRUNE, journaliste scientifique et romancière, auteur du
livre « La
révolution du plaisir féminin ‹ sexualité et orgasme » (Odile Jacob)

€ diffusions:
mardi 8 mai de 18h15 à 19h & mercredi 9 mai de 09h à 09h45.

€ Notre invitée poursuit sa recherche sur la sexualité et le plaisir.
Après « le Secret des femmes » (chez Odile Jacob), elle s¹est livrée à une
vaste enquête sur les derniers acquis de la science, sur les pratiques de
plaisir
contemporaines racontées par les femmes, et sur les nouvelles approches
thérapeutiques des troubles du plaisir. Il en ressort une multitude de
découvertes.
Le plaisir féminin étant indépendant de la procréation (contrairement à ce
qui se passe le plus souvent chez l¹homme), il a été peu étudié par
l¹institution scientifique. De plus, il est d¹une telle variabilité que
son étude s¹avère difficile. Cette variabilité se comprend d¹un point de
vue évolutif : sans pression sélective, il a pris toutes les formes, y
compris structurelles. Ainsi, tout n¹a pas encore été décrit des réseaux
neuronaux liés au plaisir féminin!

Les vieux débats comme l¹existence ou non du point G, ou comme la nature
clitoridienne ou vaginale du plaisir féminin s¹éclairent depuis que la
structure profonde du clitoris a été complètement décrite en …1998!
L¹acception courante du clito (le petit bouton, le « gland ») n¹est en
fait que la partie émergée de l¹iceberg si l¹on peut dire. Le clitoris est
une structure sensible qui « chevauche » le vagin, innervée, qui est
érectile et qui peut être
stimulée de l¹extérieur et/ou de l¹intérieur (le « point » G).
Mais les budgets manquent pour ces recherches, et la carrière des
chercheurs/euses en pâtitŠ

Mais l¹exploration du plaisir n¹attend pas la science ! Avec
conscience, des hommes et des femmes explorent, inventent… des pratiques
parfois rapidement jugées comme « déviantes ». Les sex-toys, l’échangisme,
les amours plurielles, le sado-masochisme, etc, se révèlent en fait, au
même titre que le tantrisme ou certains massages, des constructions
nuancées et réfléchies, compréhensibles dans le cadre d¹une recherche
personnelle sensitive et relationnelle.

Enfin, pour ce qui est de soigner son prochain, les thérapies
verbales, quoique utiles, peuvent gagner à être complétées par des
approches
pratiques. Un exemple: aux États-Unis sont apparus de nouveaux métiers, les
« substituts sexuels » dûment certifiés. Par ces nouvelles approches,
très cadrées, les femmes en demande peuvent explorer leur corps, leurs
sensations et l¹acte sexuel en toute sécurité, hors d¹une relation
affective
(qui peut parfois se révéler bloquante). Où il se révèle que la (mauvaise)
éducation est le principal obstacle à une sexualité heureuse et paisible.
L¹auto-érotisme ‹ fortement réprimé dans notre histoire catholique ‹ est
en réalité un « chemin structurant » pour tout individu, il l¹aide à
connaître son corps et à constituer les structures sensori-motrices
(réseaux nerveux) du plaisir. Beaucoup de problèmes d¹adultes sont reliés
à la culpabilisation des plaisirs des sens en général et du sexe en
particulier.

Rien de prescriptif néanmoins, dans cette enquête: chacun est libre, en
conscience, de vivre ce qu¹il a à vivre à tel moment de sa vie. Les
maître-mots d’Élisa Brune sont la liberté, le non-jugement, et le respect
de chacun dans son chemin personnel.