FOLIES (POST)COLONIALES Quatre enquêtes historiques sur des parcours psychiatriques
Un projet mené par l’équipe MaDAf avec Gina Aïtmehdi (Anthropologue, IMAF, LAMC), Camille Evrard (Historienne, IMAF, FRAMESPA), Raphaël Gallien (Historien, IMAF, CESSMA), Paul Marquis (Historien, IMAF, CHSP), Romain Tiquet (Historien, CMB, IMAF).
À travers le médium du son, l’équipe MaDAf – sur l’histoire sociale de la folie en Afrique (post)coloniale – propose une mise en récit réflexive et sensible, du travail de chercheur.euses face à l’archive. Chaque épisode porté par un historien.ne dessine de façon singulière un travail d’enquête autour de la situation d’un.e patient.e interné.e en psychiatrie pendant la période (post)coloniale, à Madagascar, en Indochine, en Algérie, et au Sénégal. Les archives médicales recueillies et minutieusement étudiées, sont mises en ondes sous forme documentaire et/ou fictionnelle. Elles constituent le point de départ pour suivre une enquête, ses coulisses, ses particularités et ses aspérités propres, mettant en lumière les rapports complexes de l’historien.ne à son objet d’étude et à sa discipline. Chaque forme sonore fait resurgir, à travers ces parcours psychiatriques déroutés et déroutants, les pulsations d’une époque, les vies qui la traversent et résonnent encore aujourd’hui.
Les archives utilisées pour la réalisation de cette série documentaire ont fait l’objet de coupes et de sélections pour des raisons artistiques et/ou scientifiques. Nous avons néanmoins systématiquement fait l’effort de rester au plus près des documents.
Écriture et coordination scientifique de la série Gina Aïtmehdi
Réalisation, prise de son et montage Chloé Despax
Musique originale Vincent Roussel – batterie Camille Evrard – flûte traversière et objets sonores
Mixage Jean-Baptiste Imbert
Illustration Delphine Prouhet
Production Radio Grenouille/Studio Euphonia Conseil National de la Recherche Scientifique (CNRS) Financé par le Conseil européen de la recherche (ERC StG MaDAf) Juin 2025
Épisode 4 – Il est inutile d’évoquer mon passé – Sénégal 1959-1961 – Romain Tiquet
Il est inutile d’évoquer mon passé. Écrits quotidiens d’Alioune Ndiaye. Dakar, Sénégal, 1959-1961
Qui était Alioune N, jeune patient de la clinique de Fann, témoin intime du Sénégal à l’aube de son indépendance ?
Sénégal, 1956. À la veille de l’indépendance du Sénégal, la clinique psychiatrique de Fann ouvre ses portes à Dakar. Des centaines de patient.es sont hospitalisé.es dans la première structure psychiatrique du pays. Cette création sonore propose de suivre deux itinéraires : celui d’Alioune N, hospitalisé à Fann à 6 reprises entre 1958 et 1962 ; celui d’un historien à la recherche des dossiers médicaux de cette clinique. Ce voyage sonore nous plonge dans le Sénégal du tournant des années 1960 et plus particulièrement dans la vie intime de ce jeune homme âgé d’une vingtaine d’années. Au travers de nombreux écrits bruts consignés dans son épais dossier (lettres, poèmes, etc.), Alioune témoigne de son enfance, de sa maladie, et plus largement du contexte politique dans lequel il évolue, en pleine décolonisation du Sénégal.
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Comédien.nes
Dans le rôle d’Alioune N. : Ahmadou Bamba Ndiaye dit B-free
Dans le rôle de l’oncle d’Alioune : Mamadou Diol
Dans le rôle de la femme de l’oncle d’Alioune : Bousso Wade
Dans le rôle du gendarme Ruffat : Jean-Claude Dumas
Intervenante
Professeure Aïda Sylla, Cheffe du service de psychiatrie et de psychologie médicale du Centre Hospitalier National Universitaire de Fann à Dakar
Remerciements
L’ensemble du personnel de la clinique psychiatrique Moussa Diop de Dakar
Clémence Delbart
Pap Mouhamadou Dieng