Dans « Écrire avec ton poing et tes lettres », vous allez entendre une femme, Paola Peebles. Elle prolonge le combat de son père, Luis Enrique Peebles, une des rares victimes de disparition forcée, au Chili, à être sorti vivant des geôles de Pinochet; le dictateur mis en place, le 11 septembre 1973, avec le soutien de la CIA. Et qui, malgré son arrestation à Londres le 16 octobre 1998, ne fut jamais condamné pour les crimes commis pendant sa longue et sanglante dictature.
Dès le retour de la démocratie, en 1990, on parle de 40000 victimes de torture et de milliers de disparus. Aujourd’hui, 1162 d’entre eux, n’ont toujours pas été retrouvés.

Il faut dire que le régime militaire n’a pas ménagé ses efforts pour dissimuler la vérité. On sait  qu’après la fin de la dictature, le général Pinochet (qui a conservé le contrôle de l’armée jusqu’en 1998), a fait, à plusieurs reprises, exhumer des corps, avec ordre de les faire disparaître définitivement.

D’après une étude du ministère de la Justice Chilien, ces disparus, avaient entre 21 et 30 ans. Et,  étaient, pour la plupart, ouvriers.

C’est pour découvrir la vérité, contre le silence et l’impunité, que Luis Enrique Peebles a passé sa vie, à témoigner. Il a été un des premiers à dénoncer l’usage systématique de la torture et les lieux par lesquels il était passé. Et, où, des centaines de personnes ont disparu, sans laisser de traces. Parmi ces centres de torture, il y a Colonia Dignidad/ Colonie Dignité. Un lieu, rebaptisé aujourd’hui, Vila Bavière et transformé en centre de vacances et de loisirs. Avec son hôtel, sa piscine, ses jacuzzis...

Un documentaire de Paola Stévenne avec: Paola Peebles, Pilar Gonzalez, Guillaume Istace, Yvan Fox, Lisou de Henau, des archives - en accès libre sur youtube - de la série 50 años con memoria, du Fasic, du Musée de la Mémoire et Des Droits Humains ainsi que le soutien de Thomas Ferrando de l'atelier Graphoui.