Ce soir, en guise de protestation contre l'ennui, on va écouter pendant 30 minutes des enfants qui réveillent les morts.
Quand on est en prison,
on n’adore pas les grilles horaires.
Elles grincent comme des dents en prière,
elles comptent les secondes comme des rats qui mâchent le silence.
Alors ce soir, pour insulter l’ennui,
pour cracher au visage du temps domestiqué,
on va écouter trente minutes d’enfants —
mais pas n’importe lesquels :
ceux qui réveillent les morts.
Nous sommes là, dans l’ombre,
vivants à travers le son,
présents dans l’absence,
libres dans la cage,
et le brouillard, soudain, a un cœur qui bat.