La reconnaissance faciale, on a souvent l’impression qu’elle appartient à un monde de science-fiction ou que c’est un outil très performant utilisé par des dictatures lointaines, comme la Chine, par exemple. Pourtant, cette technologie biométrique s’installe petit à petit dans les pays européens.
Dans ce premier épisode, on se demande comment fonctionne la reconnaissance faciale et si Bruxelles possède déjà l’infrastructure pour s’en équiper?
Avec les interventions d’Emmanuelle Hardy et Rémy Farge, juriste et formateur à la Ligue des droits humains. Avec Corentin Debailleul, chercheur en géographie urbaine à l’ULB et Catherine Forget, avocate et assistante à Saint-Louis.
Les autres deux épisodes évoqueront les dérives de la reconnaissance faciale (2ème épisode) avec Franck Dumortier et Rosamunde Van Brakel, toustes deux chercheur·euses à la VUB ainsi que Chloé Bérthélemy d’EDRI, l’European Digital Rights. Le troisième épisode nous donnera des raisons d’espérer: ensemble, nous pouvons faire la différence!
« Tenir le fil, casser le fil » part d’un désir naïf d’interroger les mères et les maternités. Au départ, cette interrogation a pris la forme d’une collecte de récits. Huit femmes ont accepté de parler de mères, qu’il s’agisse de leur(s) propre(s) mère(s) ou d’elles en tant que mères, parfois les deux en même temps.
Huit voix contant huit histoires qui dialoguent, s’engueulent, s’ignorent ou se répondent. Huit histoires particulières, effilochées et inachevées, qu’une syntaxe – la grammaire du montage – tente d’articuler.
«Tenir le fil, casser le fil » parle donc des mères et des maternités, heureuses ou malheureuses, lumineuses ou sombres, évidentes ou difficiles. Elle parle d’héritage, de souffrance mais aussi de puissance, de transmission, d’assignation de genre, de libre arbitre et de confusion. Huit femmes en décousent avec la mère, la leur, les autres, elles-mêmes. Autour d’une table de cuisine et d’une tasse de café fumante, elles causent des grands thèmes qui chipotent l’humanité depuis la nuit des temps : le bien, le mal, le destin, la fatalité, la liberté, l’amour, la haine, le pardon, le regret, le courage, la peur. La vie et la mort.
La création sonore « Tenir le fil, casser le fil » comprend 9 épisodes d’environ 30’.
Thèmes
Recevoir la vie, donner la mort Où l’on parlera de la vie et de la mort. De la mort comme cadeau et de la vie comme poison. Et vice-versa. Du mal de vivre et du mal d’aimer. Des petites filles qui résistent et des mères qui tombent. De ce qui reste, après.
Ouvrir au monde, s’ouvrir au monde Où il sera question de mères au pluriel. De changements et de voyages. De pères singuliers. D’asphyxie et d’amour. Du monde et des familles.
De liberté et de transformation. De ce que l’on reçoit et de ce que l’on donne. Avec Barbara, Isabelle, Claire, Marianne et Sandrine. L’univers musical a été choisi/inspiré par Barbara : Aguas de Março pour le générique, Txaï de Milton Nascimento, Como nossos pais d’Elis Regina
Déconstruire, construire, choisir Où il sera question de victimes et de bourreaux. D’excuses et de pardon. De dilemmes et de choix. Du droit au bonheur et du bonheur volé. De fatalité, de normalité, d’injustice. De libre-arbitre. De puissance. Avec Marie-Christine, Sandrine et Marianne. L’univers musical a été choisi/inspiré par Marie-Christine : Michèle Tor pour le générique, Rehab d’Amy Winehouse pour la fin.
Tisser les fils Où il sera question des réseaux que l’on tresse. De villages et de familles et de solitude. Des liens choisis et des liens subis. Des liens qui se tendent ou se distendent. De ce qui permet de tisser. De celle qui tisse. Avec Isabelle, Barbara, Claire et Angélique. L’univers musical a été choisi/inspiré par Isabelle : le Carnaval des animaux de Saint-Saëns pour le générique, le concerto pour clarinette de Mozart pour la fin.
Lire le passé, dire les histoires Où il sera question de connaître et reconnaître. D’omissions et de silences. Des bribes que l’on reconstitue. De la guerre et des blessures. Des remèdes illusoires. Du passé enfoui. De l’histoire comme une bougie déposée dans le noir. Avec Marianne, Claire, Sandrine, Madeleine et Barbara. L’univers musical a été choisi ou inspiré par Marianne : Ay Carmela pour le générique, Barro tal vez de Conde y Paulo pour la fin.
Casser le fil Où il sera question d’obscurité, de confusion, de honte et de colère. De mères perdues et défaillantes. De mères folles. De cercles vicieux. Des faiblesses et des forces. Du non qui ferme la porte, rompt les amarres et libère. Avec Sandrine, Chris, Madeleine et Marianne. L’univers musical a été inspiré par Sandrine (encore dans l’air, peut-être Piaf pour le générique, God Bless The Child de Billie Holiday pour la fin).
Matrices, miroirs et modèles : Assignée à domicile Où il sera question du désir du père et du corps de la mère. De beauté et de douleur. D’attachement et de distinction. De prise et de fuite. De répétition, de solitude, d’émiettement. De fatigue. D’injustice et de révolte. Avec Claire, Chris, Isabelle, Angélique et Barbara. L’univers musical a été choisi/inspiré par Claire : Bohemian Rhapsody pour le générique, Une sorcière comme les autres d’Anne Sylvestre pour la fin.
Matrices, miroirs et modèles : Le temps et l’image Où il sera question de livres. Du temps qui manque et des moments qui comptent. Des rôles à tenir, des modèles à suivre, des valeurs à transmettre. De normalité et de légèreté. De lourdeur. De déception et d’acceptation. Avec Claire, Isabelle, Barbara, Sandrine et Marianne. L’univers musical a été choisi/inspiré par Claire : Bohemian Rhapsody pour le générique, Peer Gynt (la mort d’Ase) pour la fin.
Hériter. Transmettre. Tenir le fil Où il sera question de mères et de grands-mères. De femmes fortes et pas si fortes. De confiance et de résilience. D’histoires et de matrimoine. Des ressemblances et des projections. Des héritages reçus, subis, assumés ou rejetés. De filiation. Avec Madeleine, Barbara, Isabelle, Claire et Sandrine. L’univers musical a été choisi/inspiré par Madeleine : les filles du bord de mer d’Arno/Adamo pour le générique, Gracias a la vida par Joan Baez et Mercedes Sosa pour la fin.
Fiche technique : Réalisation et montage : Nadine Janssens Mixage et habillage musical : Jean-Jacques Nyssen Production : D’une certaine gaité asbl
En 1981, Dimitri avait cinq ans. Un juge de la jeunesse l’a confié à mes parents pour qu’ils l’aident à grandir. Subitement, quelques mois avant ma naissance, il est enlevé, récupéré de force par sa maman biologique. Et durant 40 ans, pas de nouvelles du garçon.
Je mène l’enquête pour retrouver sa trace. Et mettre en lumière les dysfonctionnements dont il a été victime. C’est triste, c’est trash, c’est l’histoire d’un garçon qui aurait pu, pendant un temps, être mon grand frère.
En 2015, quand le hashtag metoo est devenu viral, j’ai ressenti physiquement un soulèvement. Pas parce que j’apprenais quelque chose de neuf, non. Mais parce que cette vague, par sa simple existence, changeait le réel.
Une sensation que j’ai vécue, en miroir inverse, pendant la pandémie de 2019. La vague n’était pas du même registre.
C’est pourquoi j’ai choisi de réunir un groupe de femmes de tous les âges après ces événements.
Avec Mise au Vert et Petits Oignons, nous partons pour une immersion sensitive au cœur des jardins d’hortithérapie qui fleurissent timidement à Bruxelles et en Wallonie. Le long d’un chemin arboré, au rythme des jardins et saisons entremêlées, nous surprenons soignants et soignés, hors les murs, les mains dans la terre ; témoignages et anecdotes ponctuent la promenade. Au fil des gestes posés, nous percevons les bienfaits psychiques que l’action du jardinage peut apporter. Que ce soit au sein d’une unité protégée en maison de repos et de soin ou des lieux aussi inattendus que la prison de Marche en Famenne, nous découvrons les vertus thérapeutiques de ces jardins guérisseurs. Cette mise au vert nous interpelle ; sommes-nous vraiment traités aux petits oignons ? A travers les expériences évoquées, se perçoivent en arrière fond les faiblesses de notre système productiviste qui laisse beaucoup de gens en détresse et dont la nature tant malmenée doit panser les plaies. Elle n’est pas rancunière.
Des mémoires silencieuses, à fleur de peau, peu évoquées. J’entends que ce n’est pas si simple de nommer la violence masculine. Au travers de souvenirs partagés et de rencontres, je me demande si la parole peut délivrer et comment. Qu’est ce que ça ouvre de parler ?
Avec Elke, Hélène, Estelle et Roman. Avec Nassima et Caroline. Avec Michèle Janssens, Anne Jacob et Irène Zeilinger. Prise de son et réalisation : Lola Furet Accompagnement à l’écriture et à la réalisation : Paola Stévenne Montage : Maika Larrue et Paola Stévenne Mixage : Audrey Ginestet Graphisme : Pauline Gillet Musique : Art de la fugue de J.S Bach enregistré au cours d’un stage. Une production de Par chemins et ruines avec le soutien du Fonds d’Aide a la Création Radiophonique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et avec le soutien de l’ACSR, et de l’atelier Graphoui. Merci aussi a Chédia Leroy, Roseanna Jackson et Mylène Chrisso.
Depuis quelques semaines, les messages des media et des autorités sonnent une alarme de plus en plus forte, provoquant sarcasmes, angoisses, scepticisme.. puis vient le coup de massue. 17 mars 2020, fermeture dans l’urgence des portes de la Fabrique de Théâtre, à l’instar de centaines d’autres lieux, culturels ou non, dans toute la Belgique. Annuler, reporter, fermer, informer… Une période extrêmement pénible et angoissante qui fait défaire dans l’urgence ce qui a nécessité des mois, parfois des années, à construire. Lorsqu’elle pousse les portes du lieu silencieux, la journaliste G. découvre toutes les plantes des bureaux réunies dans le hall d’entrée du bâtiment. Il a fallu isoler les humains, mais pourquoi regrouper les plantes ? Première question d’une longue série, sur les étrangetés de cette période où notre raison joue à cache-cache avec un sens des événements qui se dérobe plus encore que d’habitude.
Dans un texte rythmé et intriguant, tissé de romanesque et de pragmatisme, Valérie Cordy donne à entendre, dans Voyage immobile, l’enquête de la journaliste G. qui déroule les fils de chaque indice décelé sur son terrain, dans ses (in)certitudes ou dans son imaginaire. Covid, causes, conséquences. Va-et-vient entre fiction et science-fiction, quand aucune des deux ne surpasse les présages les plus réalistes. Les recherches, poésies et engagements de F.Keck, V. Despret, P. Giordano, C. Norac, T. Croisy, J. Tronto et bien d’autres viennent émailler les hypothèses et fissurer les postulats les plus confortables au cours de cette intrigue policière, pour certaine.s de leur propre voix, engagée dans cette aventure aux côtés de l’autrice. Il s’agit désormais, depuis ce temps sidéré, de décider la re.création d’un horizon hacké, essentiel et sans distance.
VOYAGE IMMOBILE
UNE CRÉATION SONORE DE VALÉRIE CORDY
Une production de la Fabrique de Théâtre en coproduction avec la RTBF accompagnée par l’ACSR avec l’aide du Fonds d’Aide à la Création Radiophonique de la Fédération Wallonie Bruxelles
Avec le soutien du Fonds Gulliver, une initiative de la RTBF, la Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la SCAM Belgique, la SACD Belgique, la SCAM France, la SACD France, le Labo à la RTS et Par Ouï-dire à la RTBF, le podcast de la RTS et de la RTBF
Mise en onde : Marc Doutrepont et Valérie Cordy
Prise de son, montage : Marc Doutrepont
Mixage : Vincent Venet
Composition musicale et habillage sonore : Guillaume Istace
Avec les voix de : Valérie Cordy, Aurélie Alessandroni, Marie Vancutsem et Francesco Italiano
Illustration : Zoé Perrin
Chœur : Son du Quartier, dirigé et arrangé par Jo Lescot
Remerciements :
Monsieur Paolo Giordano pour l’utilisation de citations tirées de son ouvrage « Contagions »
Fanny Brûlé Kopp, Julien Vanbreuseghem, Jehanne Bergé pour les essais de voix
Pierre Hemptinne pour l’interview et l’équipe de la Fabrique de Théâtre